Réserve marine : Opération “coup de frein” en mer

Rédigé le 08/05/2024
Maxime Bonnet

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À la veille de l’hiver austral, et de l’arrivée des baleines, la DMSOI, la police de l’environnement de la Réserve, la brigade maritime de la gendarmerie et les l’OFB (office français de la biodiversité) ont mené une opération de sensibilisation ce mardi. Objectif : rappeler les bons comportements sur la vitesse dans la zone des 300m et faire respecter la législation sur la pêche.

La saison des baleines est sans doute l’une des périodes où l’activité sur l’océan Indien est particulièrement marquée dans la zone côtière. Aux activités habituelles de pêche traditionnelle et des clubs de plongée s’ajoutent les sorties d’observation des cétacés. Ce mardi était donc une parfaite occasion pour rappeler aux usagers de la mer les consignes à respecter dans le périmètre de la Réserve marine. “Les gens râlent souvent à propos de la Réserve, mais il faut bien se rendre compte qu’on a sans doute l’une des plus permissives de toute la France. Il y a juste des règles à respecter, avec des zones où toutes les activités sont interdites. Ou encore l’interdiction totale de la pêche de nuit. Et bien sûr, comme aujourd’hui, le respect de la limite des cinq nœuds marins dans la zone des 300 mètres du rivage ou de la barrière”, explique Jérôme Suros, le responsable Nord de la cellule de surveillance et de police de la Réserve.

Si l’embarcation de la Réserve se concentre sur la zone entre Trois-Bassins et Saint-Leu, d’autres bateaux de la gendarmerie ou de l’OFB sillonnent au même moment d’autres endroits de la côte. La découverte récente d’une tortue sur le littoral de l’Est rappelle l’issue tragique en cas de rencontre entre une tortue et un bateau lancé à toute vitesse. “Cinq nœuds, cela représente environ 9 km/h. Mais on le remarque tout de suite quand un bateau dépasse cette vitesse limite. Cela fait des gerbes d’eau au niveau de l’étrave. Le problème, c’est que les tortues n’ont pas le temps de replonger, car elles n’ont même pas le temps de voir arriver le bateau”, souligne Jérôme Suros.

Une fois sur zone au large de Saint-Leu, les trois agents de la police de l’environnement commencent par contrôler une petite embarcation de pêche. Tout est en règle, et ce pêcheur non-professionnel a même pris le soin de marquer ses prises directement après les avoir sorties de l’eau. “À force de faire de la prévention, on voit vraiment les comportements changer. Mais il faut rester présent et continuer à se montrer. Il y a encore quelques années, on pouvait attraper des groupes de pêcheurs de langoustes qui pouvait faire 50 ou 60 kilos. C’est devenu beaucoup plus rare aujourd’hui”, poursuit l’agent de la Réserve.

“On est plus dur avec les professionnels, car c’est leur métier”

Hélas, quelques minutes plus tard, un Zodiac d’un club de plongée fend la mer. “Il est au moins à 20 nœuds, là”, note Michel Bernard, du service des activités maritimes à la DMSOI. Aussitôt, une photo est prise du bateau pour prouver sa vitesse et le point GPS du lieu est noté. Interceptée quelques minutes plus tard, la monitrice aux commandes du Zodiac reconnaît son erreur. “J’ai accéléré, car il y avait un peu de houle”, avoue la jeune femme. “On convoque ensuite la personne pour être auditionnée dans nos locaux du Port. Selon l’infraction, nous pouvons suspendre administrativement d’un à douze mois, voir retirer le permis bateau. Nous transmettons les procédures et c’est le parquet qui décide ensuite d’une amende”, poursuit Michel Bernard une fois les plongeurs repartis.

Un pêcheur sous-marin sera également contrôlé au cours de l’opération, mais dans la bonne zone et ayant respecté les quotas, cinq kilos par pêcheur, les agents n’ont rien à lui reprocher. Seul un autre Zodiac échappera à un contrôle. “Mais nos collègues à terre l’ont vu rentrer dans le port de Saint-Leu, donc il sera contrôlé directement sur le quai”, indique l’un des agents de la Réserve.

Durant la période hivernale, les opérations de contrôles vont se multiplier afin de faire respecter l’arrêté préfectoral de 2021 qui réglemente l’observation des cétacés.