À 2,36 g/l, il veut « piquer » le gérant d’une station qui lui refuse des cigarillos

Rédigé le 30/04/2024
Régis Labrousse

Un jeune homme de 22 ans comparaissait ce lundi dans la cadre de la comparution immédiate pour des faits de violences et menaces de mort. Fortement alcoolisé, il s'est rendu à 6h15 dans l'ancienne station-service où il travaillait pour obtenir des cigarillos à crédit. Présent, le gérant ne s'en est pas laissé compter lorsque la situation a dégénéré.

Il est 6h15, le 27 avril dernier, lorsque Bruce N. débarque torse nu et complètement ivre dans l’ancienne station-service où il travaillait, à la Providence. Fort de ses anciennes habitudes, il se laisse aller à passer dernière le comptoir alors qu’il sollicite des cigarillos à crédit. Le gérant intervient et les deux hommes en viennent aux mains quand Bruce N. tente de lui asséner deux coups de tête qu’il esquive. Ce sont les employés qui doivent intervenir pour les séparer. Très énervé, Bruce N. menace le gérant d’aller chercher un couteau et de revenir le « piquer ». Il part et met sa menace à exécution en revenant armé d’une lame de 20 cm de long, mais la police est appelée et interpelle l’agresseur avant que ça ne dégénère.

« Je ne voulais voler personne. Je voulais juste qu’on me fasse crédit. C’était une demande spéciale, mais j’ai reçu un coup de poing et c’est là que je me suis énervé« , explique le prévenu au tribunal. « Pourquoi être allé chercher un couteau ? », demande le président. « Parce qu’il était plus costaud et plus fort que moi« , répond le prévenu, testé à 2,36 g/l d’alcool dans le sang après son interpellation. « Avec l’alcool, on ne contrôle pas ses intentions« , poursuit Bruce N. « S’il avait quitté les lieux au lieu de revenir, il ne serait pas là aujourd’hui devant vous« , tance le parquet qui ajoute, « il revient avec un couteau de 32 cm avec une lame de 20 cm. Je vous demande une peine de 10 mois de prison avec maintien en détention« .

« Le gérant a esquivé les coups, on ne le voit à aucun moment porter des coups sur la vidéosurveillance », répond la défense qui insiste : « Ce n’est pas le cas du gérant qui lui porte des coups qui le font tomber à terre et qui continue de le frapper. Les violences ne tiennent pas, je vous demande la relaxe pour ces faits », plaide la robe noire qui demande une peine aménagée en cas de condamnation à de la prison ferme pour les menaces avec présence d’une arme.

Le tribunal aura entendu la défense puisque le prévenu est relaxé des faits de violences. En revanche, Bruce N. est condamné à 6 mois de prison dont 4 mois de sursis pour les menaces avec arme. Il devra passer devant le juge d’application des peines concernant la partie ferme.