Sainte-Rose : Un homme agressé dans « une sauvagerie absolue », dénonce le parquet

Rédigé le 09/05/2024
Régis Labrousse

Un homme de 30 ans a subi un véritable passage à tabac par trois jeunes hommes le 1er mai dernier à Sainte-Rose. Les faits se sont produits devant une boutique en pleine matinée devant des passants médusés par une scène d'une extrême violence.

Il est 10h45 lorsque trois jeunes âgés d’une vingtaine d’années arrivent devant une boutique de Piton Sainte-Rose. Leurs intentions sont on ne peut plus claires, ils viennent pour en découdre. Dans un premier temps, comme le rapportent les images récupérées par les gendarmes, Nicolas B. arrive et brandit un sabre devant la victime. Un homme s’interpose et le maîtrise en le ceinturant. Dans un second temps, Igor N., un dalon, arrive muni d’une batte à clous – une batte de base-ball avec des clous – et frappe la victime aux jambes. Il enchaine ensuite coups de pied et coups de poing à la tête et au ventre, alors que l’homme est au sol. Arrive alors Gianny B., cousin de Nicolas B., qui porte un coup de poing à la victime qui venait de se relever et le sèche. Dans un éclair de lucidité, Gianny B. se ravise aussitôt et finit par s’interposer pour protéger la victime assaillie sous les coups. Ils sont interpellés et jugés ce lundi dans le cadre de la comparution immédiate compte tenu de la gravité des faits.

« Je ne sais pas pourquoi ils m’en veulent, je n’ai jamais menacé personne« , s’emporte la victime à la barre. Il explique qu’il sortait de boite et s’était arrêté à la boutique pour prendre un café et des cigarettes. « Ils m’ont laissé pour mort, ils avaient l’intention de me tuer, ils sont arrivés comme des loups« , témoigne-t-il à la barre face à la présidente. Les trois prévenus, qui se montrent sous leur meilleur visage à la barre et doivent répondre de violences en réunion avec arme, tentent de relativiser : « Les armes n’étaient pas à nous, on les a trouvées devant la boutique, car on nous a dit qu’il nous attendait avec quelque chose dans les mains. On était stressés, on a pris peur« , déclarent-ils. Pour autant, ni le tribunal, ni le parquet n’auront d’explications sur les raisons de ce déchaînement de violence. Les prévenus parlent de menaces envers eux et leurs familles quand la victime prétend ne pas comprendre.

« Des faits de violences d’une sauvagerie absolue en pleine voie publique« 

Sur les trois prévenus, seul Nicolas B. fait état d’un casier judiciaire d’une mention, mais qui n’est pas en rapport avec des faits de violences. Les deux autres sont inconnus de la justice. Pas de quoi attendrir le parquet qui dénonce « des faits de violences d’une sauvagerie absolue en pleine voie publique« . Le procureur estime « qu’ils en sont pleinement conscients, tout ça devant le regard d’enfants et de badauds un jour férié en pleine matinée« . Et de conclure, « ce sont des comportements de voyou, de bande qui sont inadmissibles« .  Le magistrat requiert 10 mois de prison avec sursis probatoire pour Gianny B. eu égard à une certaine prise de conscience au moment des faits et requiert 18 mois de prison dont 6 avec sursis probatoire avec maintien en détention pour les deux autres.

« C’est un dossier particulier avec trois profils différents », répond la défense. « Ils ne minimisent absolument pas les faits, mais quand la victime dit qu’elle est laissée pour morte, il convient de relativiser. Ils ont été honnêtes et transparents depuis le début, et ont toujours dit qu’ils font l’objet de menaces de la part de la victime. Ils n’ont pas de casier, sont insérés et pères de familles. Ils sont encore éligibles au sursis simple« , plaide la robe noire.

Après délibération et trois jours de détention provisoire, Gianny B. est condamné à 6 mois de prison avec sursis simple et ses deux comparses à 1 an de prison avec sursis probatoire. Il leur est fait interdiction d’entrer en contact avec la victime.