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Valérie Hayer : « Développer le réflexe Outre-mer »
Valérie Hayer était à La Réunion pendant près d’une semaine pour aller au contact des Réunionnais et défendre le bilan de Renaissance au Parlement européen. La tête de liste et eurodéputée sortante appelle les Réunionnais à « ne pas se tromper d’élection » et à demander des comptes à ses opposants quant à leurs prises de position. Membre de la coalition de la cogouvernance européenne, elle liste les différentes lois votées et précise les priorités du prochain mandat, notamment un plus grand « réflexe Outre-mer » pour adapter les normes européennes aux besoins de notre île.
Stéphane Bijoux dans les starting-blocks
La liste complète de Renaissance, intitulée Besoin d’Europe, sera révélée par Emmanuel Macron lui-même début mai lors d’une grand-messe prévue à La Sorbonne. Mais Stéphane Bijoux, eurodéputé réunionnais sortant, a bon espoir de s’y retrouver en bonne place.
Le Réunionnais était aux côtés de la tête de liste, Valérie Hayer, tout au long de son déplacement dans notre île. Cette dernière n’a pas tari d’éloges sur le travail du parlementaire. « Je souhaite que La Réunion soit représentée. Stéphane Bijoux a fait un travail extraordinaire pendant cinq ans au Parlement européen« , a-t-elle déclaré.
Renaissance en course-poursuite
Les sondages placent le Rassemblement national en tête loin devant Renaissance. La liste composée du président de la République et son équipe tente de convaincre les Français et les Réunionnais mais voient au fil des semaines d’autres adversaires les rattraper, comme Raphaël Glucksmann, tête de liste Place Publique-Parti socialiste. Celui-ci a notamment fustigé la politique menée par les eurodéputés de Renaissance durant cinq ans et a appelé à un renouveau en Europe via une gouvernance de gauche.
Valérie Hayer n’hésite pas à renvoyer l’eurodéputé sortant dans les cordes : « Cela me fait quand même assez sourire, le candidat socialiste appelle à un changement de gouvernance. Pardon, mais il est membre d’une coalition au Parlement européen qui comprend la droite européenne. Donc s’il a envie de changer de gouvernance, je lui conseille d’être d’abord influent dans son groupe, ce qu’il n’est pas aujourd’hui. »
Accusée par EELV d’être la représentante du statu quo en Europe, Valérie Hayer ne mâche pas ses mots à l’encontre des Verts : « Marie Toussaint est la tenante du statu quo. On a voté la loi climat, l’objectif de neutralité climatique d’ici à 2050. On l’a négociée, on l’a votée. Les Verts ont dit ‘on ne veut pas voter parce qu’on voudrait que ce soit beaucoup plus ambitieux’. S’ils avaient été en responsabilité, on n’aurait jamais eu la loi climat. »
Les extrêmes, le Rassemblement national et la France insoumise, ont eux choisi comme stratégie de transformer les Européennes en une élection de mi-mandat. Valérie Hayer tient à mettre en garde les électeurs : « On a réformé le marché carbone et l’une des implications possibles, ça aurait été une hausse du coût du fret et des billets d’avion pour les Réunionnais. Nous, on a dit, il faut protéger les Réunionnais et leur permettre de voyager en Métropole sans surcoût. On s’est mobilisé et les oppositions, dont les extrêmes qui viennent parader aujourd’hui sur l’île, ne se sont pas mobilisées. Entre les discours sur les plateaux télé et la réalité de terrain, il y a un monde. »
Elle insiste : « Allez demander des comptes à ceux qui prétendent qu’ils vous aident tous les jours au Parlement européen et qui ne vous aident pas. L’extrême-droite et l’extrême-gauche n’ont pas voté le programme POSEI qui vient aider nos agriculteurs. Ils n’ont pas voté la réforme du marché carbone et ils sont dans le mensonge permanent. » Valérie Hayer veut s’adresser aux Réunionnais : « On va accélérer sur le réflexe Outre-mer, on va mettre en place un plan pluriannuel d’investissement pour vous permettre, avec des fonds européens garantis, l’accès à l’eau, au logement, aux transports en commun, on va mettre un Grand plan bleu. Ne vous trompez pas d’élection et ne vous trompez pas de représentants au Parlement européen. »
Militer pour le réflexe Outre-mer
Valérie Hayer assure que l’objectif de Renaissance est de prendre le mieux en compte les spécificités des Outre-mer dans l’écriture des lois européennes : « Nous avons des valeurs d’humanisme en considérant que c’est en renforçant le projet européen qu’on renforcera la France et La Réunion. Au cœur de mon engagement dans le projet, il y a la nécessité de s’adapter aux réalités locales. C’est ce réflexe Outre-mer qu’on a développé ces cinq dernières années, notamment sous l’impulsion de Stéphane Bijoux et qu’on va accélérer durant le mandat suivant pour être réellement à l’écoute du terrain et adapter les législations européennes à la réalité du territoire. »
Elle affirme que les Réunionnais sont intéressés par l’Europe et sont convaincus de son rôle dans le développement des territoires : « Moi, je fais du terrain. Ce que je perçois, c’est qu’il y a un vrai enthousiasme, une vraie attente, par rapport à la liste Besoin d’Europe. Et les Français disent eux-mêmes qu’ils ont besoin d’Europe. Aujourd’hui et demain, j’explique aux Français ce qu’on a fait pendant cinq ans, dans quelle mesure on a avancé dans la lutte contre le changement climatique avec le fameux Pacte vert pour être le premier continent neutre d’un point de vue climatique et ne plus subir les inondations dans le Nord et la sécheresse dans le Sud de l’Hexagone. »
La tête de liste de Renaissance rappelle l’importance du choix des électeurs aux Européennes dans un contexte international tendu : « On est dans un monde en plein chamboulement avec des puissances qui nous menacent, évidemment, la Russie. On est dans un monde de plus en plus concurrentiel avec les États-Unis et la Chine. Il faut qu’on puisse reproduire chez nous les industries stratégiques, les médicaments, les batteries électriques. Il faut qu’on puisse défendre notre modèle démocratique. »
Valérie Hayer liste les objectifs de Renaissance pour faire face aux menaces extérieures : « C’est la régulation des géants du numérique, c’est la réindustrialisation pour produire chez nous, en Europe, les batteries pour les voitures électriques ou les éoliennes qui nous permettront d’être autonomes d’un point de vue énergétique. »